Film documentaire d’André Bonzel, 2022, 1h30
André Bonzel (c’est arrivé près de chez-vous : 1990) signe là une autobiographie cinématographique.
Il utilise sa collection de films amateurs étrangers à sa famille, constituée très tôt au gré des occasions, comme support pour composer sa biographie. Par le jeu du montage de séquences disparates il retrouve ou réinvente les parties manquantes de sa mémoire.
Dans le texte et la voix d’André Bonzel, transparaît une tendresse pour tous ces inconnus qui apparaissent fugacement sur l’écran. Le but de ceux qui les captèrent étant de garder la trace d’un bonheur partagé : une joie, une douceur émane de ces images. Les maladresses, inévitables dans ce type de films, ajoutent au charme.
Peu à peu s’installe une nostalgie pour une époque révolue. L’époque d’avant la vidéo numérique, époque où le cinéma ne se faisait que sur pellicule argentique : les extraits s’échelonnant des années 1920 aux années 1990.En dépit de la diversité des films utilisés, André Bonzel suit le fil chronologique de sa vie. Subtilement il lie son destin personnel à celui plus général des anonymes de ces films.
En plus d’une autobiographie, c’est également une déclaration d’amour au septième art qui est celui du vingtième siècle. La musique de Benjamin Biolay se fait tantôt enveloppante et chaleureuse ou bien parodique et humoristique. Et j’aime à la fureur, délicatement réalisé, mêle l’intime à l’universel avec une maîtrise amoureuse du langage.